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REVENU
11.10.2018

Rungis, un an après : où sont passés les beaux discours ?

11.10.2017 - Rungis.

Le 11 octobre 2017, Macron prononçait le discours de Rungis. 1 an après, quels actes concrets ?

Voilà un an jour pour jour qu'a eu lieu le (très beau) discours du Président de la République à Rungis. Depuis, les promesses d'Emmanuel Macron sont très loin d'avoir été traduites en actes. La Confédération paysanne fait les comptes.

Révolution agricole ?

 

« Ce que je souhaite […], ça n'est pas de mettre en œuvre une série d'ajustements techniques […] mais c'est que nous puissions décider collectivement d'un changement profond de paradigme. »

 


 

1 an après...
La Confédération paysanne attend toujours des politiques publiques ambitieuses, en faveur de l'emploi et du revenu paysan, de la relocalisation de nos systèmes alimentaires et de la dynamique des territoires ruraux.  Manque d'ambition sur la loi, échec latent ! Le changement de philosophie, sur nos fermes, on attend toujours !

 

 


Souveraineté alimentaire ?

 

« Notre souveraineté alimentaire, c'est la possibilité qui nous est donnée dans la durée de choisir notre modèle »


 

 

1 an après
Dans les faits, le danger des accords de libre-échange avec le Mercosur*, le Canada et autres pèse sur la tête des paysan.ne.s européen.ne.s. Stop aux accords de libre-échange qui accentuent les distorsions de concurrence sociales, économiques et environnementales et torpillent les initiatives locales !



 


Des prix agricoles décents ?

 

 

 « Elle sera traduite dans la loi, les prix seront construits à partir des coûts de production ».


 

 

1 an après...
Un an après, nous doutons de la place qu'auront les indicateurs de coût de revient dans les filières au regard du contenu de la loi. Il reste une opportunité à saisir : nous appelons à une ordonnance sur les prix abusivement bas ambitieuse qui donne un vrai seuil de vente à perte au niveau producteur.  A quand une interdiction d'achat de nos produits en-dessous de notre prix de revient ! Notre travail a un prix !


 


Régulation des volumes ?

 

 

« Je souhaite qu'on puisse généraliser cette approche[…], clarifier le cadre dans lequel vous pourrez organiser ces discussions, réguler les volumes, réguler davantage les prix. »

 

 
1 an après...
La Confédération paysanne porte haut et fort la question de la régulation des volumes et des prix. Nous demandons au gouvernement de mettre ce sujet sur la table, encore et encore, au niveau européen. Parlons donc adéquation offre-demande sur le marché laitier, parlons tunnel de prix pour défendre le revenu des paysan.ne.s, parlons de la concurrence intra-européenne insupportable, parlons des prix minimum d'entrée pour les fruits et légumes. Défendons l'emploi paysan, ici et ailleurs !


 

 


 


Arbitrage public sur les prix ?

 

« Nous devons pouvoir agir plus rapidement, plus efficacement avec un véritable arbitrage dont la décision vaudrait référé.»

 

 

 

1 an après...
Un an plus tard, c'est le désengagement constant des pouvoirs publics qu'on observe. L'arbitrage public des relations commerciales est le grand manque de la loi EGA. Le gouvernement assume de laisser la main de l'organisation du marché aux seuls acteurs privés.


 


Montée en gamme ?

 

 

Le discours de Rungis parlait de "montée en gamme et de qualité"

 

 
 
1 an après...
Aujourd'hui, la rémunération de la qualité et les modalités de montée en gamme sont, amer constat, dans les mains des grands industriels (Danone, Fleury Michon...) et des distributeurs (Carrefour, Leclerc…). La Confédération paysanne souhaite que les paysan.ne.s puissent remettre la main sur le devenir de leur production et capter la valeur ajoutée qu'ils créent sur le terrain. Pour cela, des clauses de répartition de la valeur ajoutée doivent être signées dans les interprofessions, sous pression d'un arbitrage public en cas d'échec. Répartir la valeur dans les filières, une nécessité !


 


Accompagnement à la transition ?

 

« […] accepter de regarder aussi nos producteurs qui sont dans une situation plus fragile, qui se sont mis dans des modèles productifs où il n'y a pas d'avenir et les accompagner par des projets d'investissement, par des projets où nous devons et où nous devrons restructurer des filières. »

 

 

 

1 an après...
 La Confédération paysanne tire la sonnette d'alarme sur les moyens mis à disposition des paysan.ne.s pour la transition agricole. Comment promettre la sortie des pesticides sans financement des agriculteurs, à commencer par l'interdiction du glyphosate ? Comment accompagner les réponses aux attentes de bien-être animal sans soutenir un réseau d'abattoirs de proximité et le pâturage ? Comment développer l'agriculture biologique en supprimant l'aide au maintien de l'agriculture biologique ? Le marché n'a jamais garanti la protection de la santé de nos concitoyen.ne.s, ni un aménagement harmonieux des territoires ruraux !


 


Rémunération des services environnementaux ?

 

« Il importe aussi de mieux valoriser et rémunérer les services environnementaux que les agriculteurs sont capables de rendre à la collectivité en agissant pour préserver les sols, les eaux, la biodiversité et rémunérer de manière juste ces services. »

 

 

 

1 an après...
La Confédération paysanne appelle l'Etat à respecter ses engagements contractuels sur le second pilier. Marre des retards de versements d'aides PAC* !  Il y a urgence à réorienter la PAC* dans la prochaine réforme vers un réel soutien aux dynamiques de transition. MAEC, aides bio: Financer la transition, c'est maintenant !
 
 

Crédits photos : La Croix
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