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SANITAIRE
02.10.2025

DNC : NON à l'abattage de nos troupeaux

02.10.2025 -

L'abattage total est vécu comme un couperet insupportable par les éleveurs et éleveuses.

Suite à la découverte d'un foyer de Dermatose Nodulaire Contagieuse à St Laurent de Chamousset, le 18 septembre dernier, il a fallu faire front, collectivement et au plus vite. S'organiser. Vacciner. L'heure est maintenant venue de dénoncer la gestion scandaleuse de cette maladie par l'Etat et de donner des perspectives pour que cette catastrophe ne se reproduise plus.
 
 
L'arrivée de cette maladie tropicale affectant les bovins était redoutée dans le Rhône. Après les Savoie en début d'été, puis l'Ain fin août, la Dermatose Nodulaire Contagieuse est arrivée dans notre département avec son lot de mesures contraignantes : mouvements d'animaux très contraints, voire bloqués pendant au moins deux mois, qui occasionnent de fortes pertes économiques, mesures de biosécurité pénibles au quotidien, vaccination dans l'urgence, très fort stress vécus par les éleveuses et éleveurs... et abattages totaux des foyers lorsqu'une seule bête est positive !
 
Nous refusons cette logique d'abattage total systématique dès l'apparition du premier cas. Cette logique est un non-sens, elle est inefficace, violente, déconnectée de la réalité du terrain et des expériences acquises lors des dernières crises et par d'autres pays ayant déjà été confrontés à la DNC.
 
La gestion actuelle sacrifie plus qu'elle ne protège. Elle détruit des vies, des savoir-faire, des liens humains et du vivant. Elle fait fi de parfois plus de cent ans de travail de sélection génétique dans les troupeaux. Elle creuse encore le fossé entre l'administration et le monde agricole, entre les décisions prises dans les bureaux et les réalités du terrain. 
 
Dans son étude de 2016 réalisée suite à l'apparition de la DNC dans les Balkans, l'EFSA (Autorité Européenne de sécurité des Aliments) estime que, sur un territoire où une campagne de vaccination large est menée, l'abattage total des troupeaux a le même impact que l'euthanasie ciblée des animaux pour lutter contre l'épidémie. Il est donc primordial de prendre en compte les impacts dramatiques d'une politique d'abattage total. Pour préserver à la fois nos territoires et nos élevages, une seule politique d'abattage est possible : celle d'un abattage partiel et ciblé.
 
Cette stratégie d'abattage total est d'autant plus scandaleuse que rien n'est fait pour protéger les autres régions d'élevage françaises de la progression de la maladie. Il n'y a aucune campagne de vaccination dans les régions voisines des foyers, pour l'instant indemnes. Pourquoi cela ? Les vaccins, on les a ! Non ! Ceci, afin de conserver le statut "indemne" de DNC de la France.... et ainsi continuer de pouvoir exporter, notamment en Italie, qui engraisse la majorité de nos animaux. Qu'importe si on abat des milliers de bovins et qu'on ruine des dizaines de vies paysannes.... si la filière peut continuer à exporter !
 
Comme pour de trop nombreuses maladies animales, la gestion de cette crise n'est pas sanitaire mais uniquement économique, et nous sommes pieds et poings liés à des filières internationales ultra vulnérables. Cette crise ne serait pas aussi grave si nous n'étions pas autant dépendants de l'export de bovins en Italie et si à contrario le duo Etat-FNSEA* incitait à engraisser en France. A l'heure ou les épizooties se multiplient,  il serait temps de tirer les leçons du passé !
 
La Confédération paysanne du Rhône exige donc un changement radical de politique sanitaire et la relocalisation de nos filières. 



Crédits photos : Andréa BLANCHIN
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