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	Le numéro du mois n° 422 - décembre 2025
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Editorial

« Le mensonge est la règle pour faire advenir une réalité alternative. »

Beaucoup des militant.es ont vue ou subit la répression policière, et ont pu constater à quel point, les violences associées, se sont accentuées ces dernières années. Un rapport sorti le 18 novembre par L'ONG* flagrant déni (1) le confirme : « entre 2016 et 2024, le nombre d'affaires a crû de 60 %, mais leur taux d'élucidation, lui, a chuté de 25 %. Les violences policières ont plus que doublé depuis 2016 ». Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron débutait le 14 mai 2017.

Malgré notre conscience collective de cette dérive autoritaire, ce qu'ont révélé les vidéos rendues publiques par Mediapart et Libération, de l'intervention des forces de l'ordre lors de la manif de Sainte-Soline est un choc. C'est un choc parce que cette réalité est caractérisée et mise à jour de façon indiscutable.

Indiscutable parce que les preuves viennent des auteurs et autrices de violence, via leurs caméras piétonnes. Nul ne peut aujourd'hui contester que les violences policières soient systémiques et non le fait de quelques brebis galeuses.

Systémique parce que les gradés ont encouragé le non-respect des règles et valorisé insultes et autres comportements malsains. S'ils ont pu donner ces ordres, avoir les coudes francs pour le faire, c'est bien évidemment que la responsabilité vient de nos gouvernants, qui instrumentalisent le maintien de l'ordre à des fins politiques, pour maîtriser et décrédibiliser toute opposition à leur ordre établi.

Rien d'étonnant, donc, au silence et au mépris affichés aujourd'hui par Gérald Darmanin, désormais ministre de la Justice, comme par le président Macron. Aucun mot d'explication, aucune tentative de justification — encore moins de mea culpa — concernant les déclarations mensongères qu'il avait tenues lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.

C'est que dans le fonctionnement de nos gouvernants, le mensonge n'est pas exceptionnel. Il imposerait alors le retrait ou la démission... Le mensonge est la règle pour faire advenir une réalité alternative.

Ce que surlignent aussi les révélations sur la manifestation de Saint-Soline, c'est que les actes et paroles de nos gouvernants n'ont plus de valeur pour garantir l'état de droit, l'intérêt général, la démocratie. Leurs intentions sont de garder le pouvoir pour servir les intérêts des plus riches, des plus puissants.

Les manœuvres clownesques du président Macron pour dissimuler ses volontés sur l'accord du Mercosur* ne sont qu'un exemple parmi d'autres, dans l'actualité, qui illustre cette tendance pathétique et dangereuse.

Dans ce contexte, chaque mobilisation, action, pour défendre les paysan.nes, qu'il s'agisse en ce moment de notre opposition à l'accord de libre-échange entre l'UE* et le Mercosur* ou bien encore de notre combat pour une gestion des crises sanitaires plus humaine, est une résistance à cette volonté de criminaliser les mouvements qui réclament plus de justice, de politiques sociales, environnementales ou climatiques….

Nous devons, avec d'autres, les associations, les ONG*, les médias indépendants faire vivre les révélations de Sainte-Soline, comme un des points d'ancrage à la résistance.

Stéphane Galais, porte-parole

(1)    https://www.flagrant-deni.fr/