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Elections Chambre 2019 : Notre programme

 

 

NOS GRANDES PRIORITÉS


1. OBTENIR UN REVENU POUR NOTRE TRAVAIL
2. RELOCALISER L'AGRICULTURE, FAIRE EXPLOSER LES DEBOUCHES LOCAUX
3. LIMITER ET S'ADAPTER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
4. REDONNER DU SENS A NOTRE METIER #FierDEtrePaysan #FiereDEtrePaysanne

 




NOTRE PROGRAMME COMPLET



1.Obtenir un revenu pour notre travail
2. Redonner du sens a notre métier #FierDEtrePaysan
3. Préserver et répartir le foncier agricole
4. Installation-transmission : lever les blocages, accompagner la nouvelle vague !
5. Impulser une nouvelle dynamique en Beaujolais !
6. Conserver notre autonomie et notre indépendance
7. Accompagner la nécessaire transition agricole, anticiper le changement climatique
8. Politiques agricoles : Subventionner l'emploi et les pratiques vertueuses !
9. Une Chambre ouverte et utile à toutes et tous



1. Obtenir un revenu pour notre travail



Le constat


Jamais depuis 40 ans les prix n'ont suivi l'inflation, ils ont même baissé : Vin, Lait, Viande, Fruits et Légumes, etc. Pour maintenir nos revenus, nous n'avons pas eu d'autre choix que de produire plus en agrandissant nos fermes ou de transformer nous-mêmes pour mieux valoriser nos produits par la vente directe. Quelle que soit la solution adoptée, le problème de départ reste inchangé : les produits agricoles ne sont pas payés à leur juste valeur et l'heure de travail agricole reste largement en dessous du SMIC*.
 

 
Majoritaires à la chambre du Rhône


Notre priorité : faire exploser nos débouchés locaux !
La vente directe prend beaucoup de temps, tout le monde n'a pas l'énergie ni la compétence, ni le temps de se lancer dans cette démarche. Pourtant, la demande est là ! Produisant à proximité immédiate de gros bassins de consommations (Lyon, St Etienne, Macon, Roanne, Villefranche…), il y a encore énormément de place pour nos produits ! Le rôle d'une chambre est justement de structurer des filières semi-longues locales efficaces, sur des volumes un peu plus conséquents et qui fassent gagner du temps et de l'argent à tout le monde ! Prenons exemple sur Terr-Etic, qui valorise les fruits rouges des Monts et Coteaux du Lyonnais et contractualisent déjà avec une quinzaine de producteurs et des prix équitables. Une chambre doit démultiplier ce genre de projets.

Démultiplier les outils collectifs
Plateformes logistiques, ateliers de découpe et de transformations collectifs, mutualisation logistique… certains existent déjà, mais il y a encore temps à faire pour faire gagner du temps à celles et ceux qui travaillent en circuit court !

Structurer une filière de protéines végétales beaucoup plus  ambitieuse à l'échelle régionale
 : avec des incitations financières, une base logistique d'échange, un observatoire des variétés adaptées…

Promouvoir une agriculture économe, valoriser les systèmes peu gourmands en intrants et montrer que le revenu agricole peut aussi venir d'une baisse des charges.
 


Majoritaires au niveau national


Pas de vente à perte, des contrats avec prix et marges
Les contrats passés entre acheteurs et producteurs doivent inclure les prix partant de nos couts de production. Avec la grande distribution, ils doivent inclure des marges plafonnées.

 

Maitriser les volumes de production pour tirer les prix vers le haut

en valorisant mieux nos produits au niveau local, national et européen. On voit malheureusement aujourd'hui ce qu'a donné la fin des quotas. Adapter l'offre à la demande reste la meilleure façon de maintenir des cours fermes.

Favoriser le « local »
Mettre un prix minimum d'entrée sur le territoire pour les produits importés, afin de ne pas favoriser les produits venants de pays sans droits sociaux et sans règles environnementales

Redonner du poids aux coopérateurs
Les coopératives sont devenues tellement grosses que l'intérêt du coopérateur passe après celui de « la structure». Encourager l'émergence et le maintien des petites unités (type la laiterie des monts), moins lourdes à diriger et beaucoup plus aptes à répondre au marché local.

Protéger nos produits fermiers
Protéger le terme « fermier » dans toutes les filières à travers des décrets et reconnaissance du savoir-faire fermier par des normes adaptées et inclusives. En effet, le risque est que l'industrie essaie de s'accaparer le terme "fermier" pour commercialiser ses propres produits. Il convient de soutenir les produits fermiers et garantir leur authenticité. Pour cela, un comité spécifique "Productions fermières" devrait être créé au sein de FranceAgriMer.

Modifier les Codes de Marchés Publics pour permettre plus facilement aux paysans locaux de fournir les cantines locales.

Sortir des accords de libre-échange
Les accords de libre-échange mettent à mal nos choix de société, accentuent les distorsions de concurrence subies par les paysan.ne.s européen.ne.s, accentuent la pression vers le bas sur les conditions de travail dans les filières alimentaires et sur les prix agricoles.


 


2. Redonner du sens à notre métier
#FierDEtrePaysan

 

Le constat


De plus en plus, nous perdons le sens de notre métier de paysan : non seulement on travaille beaucoup pour une salaire de misère, mais en plus, on se fait tirer à boulet rouge par les consommateurs : les extremistes vegans veulent abolir l'élevage, on nous traite de pollueurs au glyphosate, nous sommes soit-disant gavés de subventions etc. Ajoutez à cela le peu de temps libre, l'endettement, le stress au travail…. C'est trop ! A la Confédération paysanne, nous voulons continuer d'être fier d'être paysans et le projet d'agriculture que nous portons permet cela ! Bien vivre son métier, ça passe par un revenu décent, du temps libre, mais c'est aussi se sentir utile et intégré dans la société.
 


Majoritaires à la chambre du Rhône


Soutenir davantage les opérations fermes ouvertes
Dans un contexte de défiance tel celui que nous vivons, il ne suffit pas de scander des slogans (certes drôles) tels que « sauve un éleveur, mange un vegan » ! Dialoguer avec le grand public et cassé les préjugés hâtifs est nécessaire ! Nous pouvons notamment développer un partenariat avec l'ADDEAR pour promouvoir l'opération « de ferme en ferme », qui a lieu tous les ans le dernier week-end d'avril (73 fermes en Loire et Rhône pour 40 000 visiteurs en 2018) et soutenir toutes les autres opérations existantes.

Promouvoir l'élevage paysan
L'élevage est attaqué de toute part. Il faut dire haut et fort que "pas d'agro-écologie sans élevage". Mais que aussi que l'élevage paysan est la seule  voie, pleine de bon sens, entre les industriels qui veulent des grosses structures hors sol, et les mouvements extrémistes vegans qui tentent d'abolir toute forme d'élevage.

 


Majoritaires au niveau national


Cesser de favoriser les fermes usines
La réglementation n'est pas assez contraignantes pour ces méga-structures qui dégradent notre métier, captent toutes les subventions, cassent les prix et donnent des arguments aux illuminés qui veulent abolir l'élevage. A l'inverse, nous voulons des normes adaptées pour nos fermes, proportionnées à la taille et au risque de nos ateliers.

Être très fermes vis à vis de celles et ceux qui veulent abolir l'élevage
Caillassage de boucherie, incendie dans les abattoirs… Nous devons nous montrer unis et fermes contre ces tentatives d'intimidation du monde de l'élevage.

Revendiquer un droit au repos hebdomadaire et un droit aux congés
pour tout ceux qui ont une atreinte quotidienne.

Reconduire le dispositif de soutien au « burn-out agricole »
La Confédération paysanne avait revendiqué et obtenue en 2016 une aide d'urgence pour faire remplacer sur les fermes des agriculteurs (notamment éleveurs) en détresse, pour « souffler ». 3500 agriculteurs en ont bénéficié en 2017, dont la moitié pour 10 jours de remplacement sur leur ferme. L'État n'a pas jugé bon de reconduire le dispositif malgré le taux exceptionnel de satisfaction : 92 % des exploitants ayant eu recours au dispositif se disent satisfaits !

 

 


3. Préserver et répartir le foncier agricole

 


Le constat


La terre est notre outil de travail principal. Il n'est donc pas étonnant que le foncier soit la première source de conflit en agriculture. Avec des aides PAC* liées aux hectares, un système qui nous impose de produire toujours plus, et un accès à l'information contrôlé par un syndicat, cela n'arrange pas les choses ! Nous devons revenir à une situation plus apaisée et plus équitable et églament être beaucoup plus ferme sur le bétonnage de nos terres agricoles.

 

 


Majoritaires à la chambre du Rhône


Etre intraitables sur le bétonnage des terres agricoles
Nous somme exaspérés de voir des projets comme l'A45, cette deuxième autoroute Lyon St Etienne (parallèle à l'A47 existante) essayer de s'imposer au nom du développement économique… Comme si les 375 fermes menacées par le tracé ne participaient pas à l'économie locale ! Bien sur, nous ne sommes pas contre le développement de nouvelles infrastructures, si elles répondent à l'intérêt général. Il y a encore à travailler notamment sur la valorisation des friches existantes.

Donner le droit a l'information foncière pour tous
Assurer la transparence de l'information foncière (SAFER, autorisations d'exploiter, Déclaration d'Intention de Cessation de l'Activité Agricole). Publier un inventaire du foncier qui se libère (vente et location).

Retrouver un vrai dialogue local pour répartir le foncier
Créer des comités locaux d'installation et d'agrandissements raisonnés, pilotés par les élus locaux, avec tous les agriculteurs, syndiqués ou non.

Stocker du foncier pour installer
de nombreux porteurs de projets fors cadre familial sont freinés dans leur projet par le manque de foncier disponible. Inciter davantage la SAFER et les collectivités locales à acquérir et stocker du foncier et à le louer sur une longue durée en soutenant des installations agricoles (comme le fait le Syndicat mixte des Monts d'Or). Possibilité de démembrer des grosses structure intransmissible pour installer plusieurs paysans sur divers production.



Majoritaires au niveau national


Protéger nos terres de l'appétit des gros investisseurs !
Depuis la loi d'orientation agricole de 2006, il n'y a plus de contrôle des structures sur les sociétés agricoles, ce qui ouvre la voie à des montages sociétaires et à des transferts fonciers malsains et opaques, tels cet accaparement de 1700 hectares dans le Centre de la France par le groupe chinois  Hongyang. Alors que la plupart d'entre nous demandent des autorisation d'exploiter, il est temps d'en finir avec ce « deux poids deux mesures ». Il y a donc urgence à légiférer si nous ne voulons pas voir toutes les terres partir à des investisseurs dans un futur proche.

Taxer plus fortement le changement de destination des terres
Reverser cette taxe (prélevée par l'État) aux collectivités locales qui favorisent la préservation des terres agricoles et l'installation. Rendre applicable la procédure des terres en friche / terres incultes.

Aider les nouveaux agriculteurs à se loger

Instaurer une taxe sur les plus-values spéculatives concernant la revente d'habitations en zones agricoles. Utiliser cette taxe pour aider de jeunes agriculteurs à acquérir leur logement.

Protéger davantage nos terres des dégâts de sanglier!
Les populations de sangliers ont été multipliés par 5 en 20 ans en France ! la Confédération paysanne n'a pas signé, contrairement à la FNSEA** l'accord scandaleux d'indemnisation des dégâts avec la Fédération nationale des Chasseurs en 2012, accord très défavorable aux paysan-ne-s puisqu'il a aggravé la prise en charge de l'indemnisation et donc découragé beaucoup d'agriculteurs à déclarer tout dégât. Pourtant, ils explosent ! La Confédération paysanne demande donc le classement en « nuisible » du sanglier, l'interdiction totale d'agrainage et d'affouragement, la simplification des déclarations de dégâts ainsi que l'augmentation des tirs et des prélèvements. Ces mesures doivent être prises sur plusieurs années afin de créer les conditions nécessaires à des prélèvements intensifs pour ramener les populations à un niveau équilibré.

 


4. Installation-transmission : lever les blocages, accompagner la nouvelle vague !

 

Le constat


Pour comprendre l'ampleur du phénomène, un chiffre : 11 402 retraités sont inscrits sur les listes électorales 2019 dans le Rhône, contre seulement 5443 agriculteurs en activité ! 1 actif pour payer les pensions de 2 retraités !  Comment ne pas s'étonner que l'on ait des problèmes pour payer nos retraites ! Il va bien falloir installer pour payer nos retraites !
Le nombre de paysan-ne-s connaît une baisse continue depuis plusieurs décennies et tout laisse à penser que le phénomène va encore s'aggraver : 53 % des agriculteurs partiront à la retraite dans moins de dix ans [source : MSA*].
Pourtant, un nouvelle génération d'agricultrices et agriculteurs arrive et il s'agit de prendre au sérieux leur démarche, de les accompagner. Pour maintenir le nombre d'agriculteurs, nous devons lever les blocages à l'installation.

 


Majoritaires à la chambre du Rhône


Informer pour installer

Faire connaître tous les candidats aux cédants. Faire connaître toutes les fermes qui se libèrent aux candidats. Encourager une communication directe entre les cédants et les repreneurs.

Démultiplier les espaces tests agricoles
Développé par l'ADDEAR du Rhône, les espaces tests agricoles commencent à faire leur preuve ! Ils sont un excellent moyen pour les porteurs de projet de se tester sans prendre trop de risque, d'affiner son projet, de conforter ses débouchés, de se confronter à la réalité et de se lancer ou d'abandonner ! La Chambre doit démultiplier ses espaces et les promouvoir fortement.

Accompagner la nouvelle vague d'installation

Une vague d'installation de personnes non issues du milieu a lieu en ce moment et il s'agit de l'accompagner. Les porteuses et porteurs de projet ont pour la plupart un déficit technique mais sont en général de bon gestionnaires et d'excellents communicants. Nous devons accompagner tous les projets et le plus en amont possible pour que ces projets réussissent.

Assurer un meilleur suivi post-installation
notamment par un parrainage avec un agriculteur en place

Faire davantage de travail auprès des cédants

La transmission se travaille très longtemps à l'avance ! Proposer des stages pour les cédants, pour qu'ils connaissent mieux la valeur de leur ferme
 


Majoritaires au niveau national


Créer de réelles mesures pour inciter a transmettre
Revaloriser la retraite de ceux qui transmettent. Favoriser le relogement des cédants pour
que le siège de l'exploitation reste agricole. Protéger les habitations des fermes de la spéculation immobilière pour faciliter l'installation.

Défendre l'accessibilité du fond de formation VIVEA aux porteurs de projet
VIVEA a décidé de cesser de financer les formations à destination des porteurs de projets en phase de "construction de projet" ! Se lancer dans un projet d'activité agricole demande du temps, l'accès à des formations professionnelles adaptées pour développer les capacités spécifiques et indispensables pour construire son projet.

Favoriser les installations/transmissions progressives (retraite partielle)

 


5. Impulser une nouvelle dynamique en Beaujolais viticole !

 


Le constat


La grande majorité des viticulteurs beaujolais ont plus de 50 ans et nous sommes confrontés à un vrai problème de renouvellement des générations ! Comment être motivé par la viticulture si le seul projet est de prendre plus d'hectares, augmenter les rendements pour tout juste survivre ? Comment penser qu'augmenter les rendements va donner du revenu aux vignerons et non donner des billes au négoce pour tirer davantage les prix à la baisse ? Pourtant, il y a ici et là des vignerons ou groupes de vignerons (et même des négociants!) qui essayent de faire bouger les choses. A la quantité, nous voulons miser sur la qualité et la valeur ajoutée. Nous avons un réel potentiel, nous ne devons plus le gâcher !
 


Majoritaires à la chambre du Rhône


Cesser d'augmenter les rendements
L'interprofession a acté une hausse des rendements en 2018. Ce serait soit disant gagnant pour tout le monde !Quelle naïveté ! Que va t'il se passer concrètement? L'augmentation des rendements va mettre sur le marché des volumes en plus et ainsi produire une course à la baisse des prix de l'hectolitre. Les bonnes années, les négociants vont remplir leurs stocks et payer un faible prix compte tenu de la concurrence, puisqu'ils pourront se fournir partout dans le Beaujolais. Les mauvaises années, les négociants écouleront leurs stocks et achèteront le reste chez les vignerons à des prix pas plus élevés.

Se démarquer plutôt que  d'essayer de concurrencer les produits à bas coût du nouveau monde
« Chat rouge », vin en canettes… Où s'arrêtera la course à la moins-disance ? Pourquoi se lancer dans une concurrence aux produits peu qualitatifs avec des pays qui ont des salaires et normes beaucoup moins contraignantes alors que nous avons un formidable potentiel ? Pourquoi se mettre en concurrence avec le marché mondial alors qu'on est les seuls à maîtriser le gamay ? De notre singularité on ne fait rien alors qu'on a un force de frappe hallucinante.

Appuyer le changement d'image initié par certains jeunes vignerons
Il y a aujourd'hui une diversité de modèles d'exploitation viticole en beaujolais, mais nous devons nous appuyer davantage sur celles qui montent, dont certaines produisent des vins différents, qui valorisent le travail. A l'inverse, certains vignerons continuent de vendre leur bouteille 4,50 € et  s'excusent presque de le vendre. On ne doit plus pâlir de ce que l'on fait.

Développer d'autres modèles de commercialisation
Certains négociants font du négoce intelligent, payé correctement. Nous devons ouvrir le champ du possible, il y a besoin de tout et nous avons également besoin du négoce.

Rééquilibrer le rapport de force à l'Interbeaujolais
Aujourd'hui, c'est le négoce qui décide de tout. Vignerons, nous devons reprendre notre place à l'interprofession.

Appuyer les démarches qualitatives qui participent aux changement d'image. Par exemple à Lantignié, un groupe de vignerons veulent faire une nouvelle appellation, avec un cahier des charges bio. Ce genre de démarche est positive pour l'image de nos vins, elle est donc susceptible de tirer nos prix vers le haut. Elle est également susceptible d'attirer des jeunes vers ce métier, aujourd'hui trop peu valorisé.

Défendre le statut du vin (issu exclusivement de la fermentation naturelle de jus de raisins) : il faut définir les pratiques de vinification et imposer aux importations les mêmes règles qu'aux productions européennes.

 


6. Conserver notre autonomie et notre indépendance

 


Le constat


Beaucoup d'entre nous ont choisi ce noble métier de paysan pour être libres. Au final, non seulement on nous noie sous les normes et les papiers, mais on nous impose parfois des dépenses inutiles. Jusqu'à quand ?
 


Majoritaires à la chambre du Rhône


Retrouver une vision d'ensemble de l'exploitation
Embaucher davantage de « techniciens systèmes », qui aident les agriculteurs à prendre des décisions en tenant compte de toutes les facettes de leur ferme (critères financiers, techniques, environnementaux, humains et sociaux). Encourager une gestion responsable (maitrise de l'endettement et de la dépendance aux aides).

Valoriser les savoir-faire paysans
mettre en place un site internet dédié, réaliser davantage de groupes d'échanges par filières, avec visites de ferme...

Adapter les normes d'hygiène en lien avec la DDPP du Rhône

il existe des marges de manoeuvre locales sur l'interprétation des textes européens (par exemple, l'abattage à la ferme n'est interdit par aucune loi).

Soutenir les projets collectifs qui rendent autonomes les paysans

tels le projet de toastage des graines de protéagineux porté par les ADDEAR, qui permet de produire des protéines locales de bonnes valeurs alimentaire, la culture de maïs population ou de semences paysannes.

 


Majoritaires au niveau national


Conserver notre liberté
Faire respecter le droit de produire et vendre des semences animales et végétales en toute liberté. Limiter les investissements coûteux et pas toujours utiles : mises aux normes, encouragement des JA* à acheter du matériel neuf et parfois surdimensionné... Ne dépendre ni des conseils de l'amont (vendeurs d'aliment, d'engrais, de pesticides), ni du jugement de l'aval.

Adapter les normes pour les fermes non-industrielles

Proportionner les normes sanitaires et d'hygiène aux risques et à la taille des ateliers. Rappelons que ces normes ont été imposées par et pour l'agro-industrie, en réponse aux crises sanitaires à répétition qu'elle a elle-même engendrées. Obtenir une obligation de résultats (comme pour les fromageries) et supprimer les obligations de moyens (comme pour l'identification animale)

Rester vigilants sur les nouveaux OGM (mutagénèse etc.) que l'on tente de nous imposer en catimini
 



7. Accompagner la nécessaire transition agricole, anticiper le changement climatique

 


Le constat


Sécheresses, gel, grêle... Nous paysans, sommes les premières victimes du changement climatique ! Nous ne pouvons plus sacrifier cela au nom du développement économique,  car toutes ces crises climatiques commencent à nous couter cher ! Nous ne pouvons désormais plus le nier : notre modèle de développement global n'est pas soutenable, nous devons impérativement amorcer une transition. Nous devons à la fois participer à l'effort collectif pour limiter le changement climatique, tout en nous adaptant à ce changement.
 


Majoritaires à la chambre du Rhône


Promouvoir les variétés et techniques adaptées au changement climatique
  par la formation, l'échange de pratiques, les visites de terrain

Promouvoir les systèmes économes en intrants, pour anticiper l'après pétrole. Il est aujourd'hui inéluctable que le cours du pétrole brut monte dans les années à venir, nous devons anticiper cela.

Avoir une gestion collective de l'eau, y compris entre la plaine et la montagne. Il est inconcevable que nous ne puissions pas valider de nouveaux  projets de retenue collinaire en amont sous prétexte que l'aval puise déjà trop dans la ressource.

Soutenir davantage les projets de stockage d'eau de pluie de dimension raisonnable.
 


Majoritaires au niveau national


Avoir une politique forte de prévention des risques climatiques
Au lieu de soutenir des politiques assurantielles qui agissent après les aléas, il faut flécher les investissements vers la prévention des risques (filets paragrêle...) et la transition agricole (haies...). L'évolution des pratiques agricoles, la diversification des cultures sont autant de leviers à activer sur le sujet. La recherche doit aussi s'intéresser aux méthodes d'adaptation au changement climatique (ex: systèmes économes d'aspersion, de brassage et de réchauffement de l'air pour gérer le gel). Elle doit s'appuyer sur l'agroécologie paysanne et le savoir-faire paysan dans une démarche ascendante.

Revoir la loi sur l'eau qui bloque tous les projets d'irrigation
Nous disons rarement cela, mais la Loi sur l'eau est trop environnementaliste et bloque vraiment le stockage de l'eau. Pourtant en période de pluies intenses, l'eau pourrait être davantage stockée, même si il faut tout de même laisser l'eau remplir les nappes phréatiques. Encore faut-il faire des projets à taille humaine et avec une gestion collective et globale de la ressource en eau. Car pour l'instant, la plaine pompe trop en aval, sur des productions à faible valeur ajoutée, ce qui bloque tous les nouveaux projets en amont. Nous proposons donc une gestion plus collective de l'eau et de favoriser l'irrigation pour assurer l'autonomie des fermes et les productions à haute-valeur ajoutée (maraichage, fruits...)

Sortir des produits phytosanitaires, mais pas n'importe comment
Un vaste mouvement sociétal souhaite que l'agriculture sorte des pesticides. A la Confédération paysanne, nous pensons que cette démarche ne peut être réussie sans un fort engagement financier de l'état. Nous sommes pour préserver la santé des paysans et des consommateurs, mais aussi pour préserver le capital essentiel, avec lequel nous travaillons tous les jours : la nature. Aller à l'encontre de ce vaste mouvement ne nous semble pas souhaitable, ne serait-ce que parce que nous voulons être fier de ce que nous produisons. Par contre, il faut avoir conscience que l'usage d'un herbicide tel que le glyphosate pose la question de la rémunération paysanne. Il permet de travailler plus vite et moins cher, c'est donc un outil de compétition économique et s'en passer doit donc être compensé d'une façon ou d'une autre. Ce projet suppose donc un vaste débat public tenant compte tant des réalités environnementales qu'économiques. Il est possible de sortir des pesticides de nombreux paysan le font, L'INRA pourrait y travailler davantage

Interdire les produits phytosanitaires les plus dangereux (CMR* et PE) en accompagnant fortement les paysan.ne.s

Nous sommes favorables à une interdiction dans de très brefs délais des pesticides les plus dangereux: CMR* (agents cancérogènes, mutagènes et repro-toxiques) et PE (perturbateurs endocriniens). Néanmoins, cela doit s'accompagner d'un accompagnement fort des paysan.ne.s tant sur le plan du financement de la recherche (alternatives), de la protection vis-à-vis des distorsions de concurrence des produits importés que sur la compensation économique lors de la transition.
La Confédération paysanne est favorable à une sortie de l'ensemble des produits phytosanitaires à long terme. L'utilisation de pesticides par les agriculteurs est une béquille économique, ne pouvant se permettre d'avoir des pertes de récolte. Les produits phytosanitaires jouent comme une assurance à la récolte. Dans des marchés libéralisés et ouverts, ils semblent indispensables pour la survie tant bien que mal des paysan.ne.s. Il faut donc aussi remettre en cause cette mise en concurrence acerbe sur les conditions sociales et environnementales de l'exercice de production. Il est nécessaire pour sécuriser la transition pour les paysan.ne.s la garantie du droit au revenu que nous portons par ailleurs.


Exiger des aides incitatives plus conséquentes pour les systèmes agricoles vertueux, y compris les MAE* et  l'agriculture biologique                         

 




8. Politiques agricoles : Subventionner l'emploi et les pratiques vertueuses !

 

 


Le constat


Dans le système actuel, les aides sont proportionnelles à la surface et certaines filières ne touchent qu'une aumône ou rien (fruits, légumes, vin) alors qu'elles emploient beaucoup de main d'œuvre On retrouve d'un côté, une course aux hectares très malsaine, avec ses « nantis » et de l'autre, les « abandonnés » de la PAC*. Les pratiques agricoles vertueuses ne sont pas du tout assez encouragées, en témoigne la disparition de l'aide au maintien à l'agriculture biologique.
 


Majoritaires au niveau national


Revaloriser fortement la majoration des 52 premiers hectares
(avec transparence des GAEC), dont le principe a été défendu et obtenu par la Confédération paysanne contre l'avis de la FNSEA* et de la Coordination rurale. Lier les subventions au nombre d'actif (exploitants et salariés) afin de favoriser l'emploi et les installations plutôt que l'agrandissement. Plafonner les aides (aujourd'hui, plafonnées à 300 000 euros !). Ne pas pénaliser les petits ateliers par des planchers les excluant de toute aide.

Encourager une agriculture économe et performante
Soutenir les systèmes économes en intrants et économes en eau. Encourager les systèmes herbagers et autonomes en protéines. Aider toutes les alternatives aux molécules chimiques dont l'agriculture biologique. Réintroduire et revaloriser fortement l'aide au maintien à l'agriculture biologique. Rendre gratuite la certification bio. Promouvoir la biodiversité et les semences de ferme. Tout cela permettra d'affronter l'avenir : réchauffement, raréfaction des énergies fossiles, pollution des nappes phréatiques etc.

Davantage soutenir les protéines locales
Nous sommes encore trop dépendant du soja brésilien ou américain, la production de protéines locales doit être davantage soutenue, y compris par des incitations financières plus fortes.

Assurer la souveraineté alimentaire
Sortir l'alimentation des accords de l'OMC* (Organisation Mondiale du Commerce) et sortir des traités de libre commerce (TAFTA, CETA...) pour favoriser la diversité des productions sur tout le territoire et pour « consommer local ». Toujours privilégier l'alimentation des populations en stoppant les aides aux agrocarburants industriels qui concurrencent les cultures vivrières

Encourager la valorisation des déchets agricoles
comme les petites unités de méthanisation, tout en interdisant de méthaniser des produits agricoles. Valoriser un déchet, oui, gâcher de la nourriture, non !


 


9. Une Chambre ouverte et utile à toutes et tous

 


Le constat


La chambre d'agriculture est chargée d'orienter le développement agricole et d'accompagner TOUS les paysans en respectant la diversité des systèmes et des productions. Elle se doit d'être pluraliste notamment dans ses missions d'information, de formation et d'installation. Elle ne doit en aucun cas être l'organe d'un syndicat.
 


Majoritaires à la chambre du Rhône



Travailler en lien avec les structures en place

Travailler en complémentarité et en bonne intelligence avec ceux qui font un formidable travail de terrain (afocg, ardab, addear, solidarité paysans, cuma etc.) plutôt que d'essayer de les concurrencer.

Editer un journal agricole départemental pour tous les agriculteurs
Vous y trouverez l'ensemble des informations techniques et réglementaires et les actualités du département. Des pages spéciales seront prévues pour la libre expression de toutes les sensibilités syndicales, et non de la seule FNSEA*.

Créer un service juridique accessible à tous
Ce service sera assuré par la Chambre et non par le syndicat majoritaire. Tout agriculteur en prise avec un problème juridique pourra y trouver les premières réponses, un éventuel accompagnement dans sa défense ou une orientation vers les cabinets compétents.

Creer un guichet unique des réglementations et demarches administratives
La Chambre développera un partenariat efficace avec la Direction Départementale des Territoires pour aller vers un guichet unique des démarches administratives. Idem pour l'aide à l'embauche, « graine d'emploi » est un bon service mais financé par d'importants fonds publics,  il pourrait être assuré par la Chambre au bénéfice de tout, et non par un syndicat !

Assurer complètement le suivi des crises agricoles (calamités, sanitaires)
en y associant tous les syndicats. Organiser des commandes groupées de paille et fourrages pour tous en période de sécheresse.

Donner davantage de moyens aux antennes locales
pour être plus proche des attentes des agriculteurs et lutter contre l'isolement croissant des paysans.

Embaucher un-e technicien-ne monogastrique
Voilà plusieurs années que nous réclamons ne serait-ce qu'un mi-temps sur l'élevage de volailles et porcs. A l'heure où les crises sanitaires et les normes de biosécurité s'enchainent les unes après les autres dans ces filières, il est inconcevable de lutter autant pour trouver une information, un conseil. Il y a encore énormément de débouchés dans ses productions, encore faut-il les favoriser localement.


 

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