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PESTICIDES
13.02.2020

Zones de Non Traitement (ZNT) : une hypocrisie sans nom !

13.02.2020 -
La Confédération paysanne du Rhône a fait savoir à la DDT qu’elle ne participerait pas à la rédaction des chartes départementales sur l’usage des pesticides et aux Zones de Non Traitement (ZNT) . Non pas parce qu'il ne faut rien faire, bien au contraire ! Mais parce que ces dispositifs ne répondent en rien aux enjeux bien réels des pesticides.

 

 

3 mètres sans traitement, 5 ou 20 ... le problème n'est pas là ! Il nous semble important de rappeler que :

  • L'urbanisme de ces dernières décennies, notamment en Beaujolais, est une catastrophe ! Avec des villas qui fleurissent un peu partout et des petites parcelles de plus en plus enclavées, comment résoudre le cauchemar qu'engendrera le respect de cette loi ZNT ?

  • L'état se décharge sur les territoires. Avec ce dispositif qu'il renvoie à la charge des préfets, le gouvernement fragmente la problématique des pesticides en une multitude de problématiques territoriales pour ne plus avoir plus à gérer les choix politiques destructeurs qu'il fait au niveau national.

  • Mettre en place des ZNT (3, 5 ou 20 m pour les produits les plus dangereux) puis permettre d'y déroger (à l'exception des 20m) avec des chartes et 25 millions d'euros pour financer des pulvé risateurs, c'est se moquer du monde. Des ZNT quelles qu'elles soient ne peuvent rien contre la volatilité des pesticides, l'effet des perturbateurs endocriniens à des doses infimes, ou encore les effets "cocktail" imprévisibles.

  • Les ZNT ne sont pas faites pour protéger les riverains, et encore moins les agriculteurs, mais pour protéger les ventes de pesticides vis à vis de l'inquiétude, légitime, qui monte parmi les riverains

  • Ces distances de traitement vont accentuer le climat de défiance entre agriculteurs et riverains. A chaque épandage à courte distance, l'agriculteur se verra accusé, jugé par les riverains alors qu'il épand peut-être un produit non soumis à ZNT, tel que le cuivre. Personne ne va s'y retrouver dans un climat de confusion total.

  • Ces chartes, en étendant le champ des prétendues "bonnes pratiques",  renvoient aux paysan.ne.s la responsabilité de l'empoisonnement par les pesticides, alors même que ce sont bien l'ANSES*, l'Etat et les entreprises qui les mettent sur le marché.

 

Avec ces ZNT, la société dit aux paysans:
"Continuez à vous empoisonner pour nous nourrir à petit prix, mais soyez responsables, allez le faire plus loin, et à vos frais!"


  • La dangerosité des pesticides est directement liée à la dangerosité des produits et non pas à des "mauvaises pratiques". C'est donc bien leur interdiction (en priorité les Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques et les Perturbateurs Endocriniens) et l'accompagnement des paysan.ne.s pour y faire face qui est en jeu. Cette perspective est et reste l'axe principal de notre position sur les pesticides.

  • Le plan Ecophyto est un échec cuisant (et on entre dans le troisième). A ce titre, au lieu de dépenser des sommes astronomiques en formation Certiphyto obligatoire qui n'apportent absolument RIEN et ponctionne une grosse par du budget formation VIVEA , nous suggérons de développer et promouvoir les alternatives aux pesticides (formation et financement de matériel adapté, PNPP*), et remettre entièrement à plat la recherche et la formation agricole etc.

  • Les pesticides sont une arme de compétitivité économique. Ils permettent de produire plus vite et moins cher. Interdire les pesticides les plus dangereux doit donc être accompagnés de mesures économiques (aides à la transition vers des systèmes économes en pesticides, aides au maintien à l'agriculture Biologique, structuration de filières locales, etc) et commerciales (fin des accord s de libre-échange, arrêt des importations de produits traités avec des pesticides interdits en France, prix minimum d'entrée sur le marché national, etc) permettant aux paysan.ne.s de changer leurs pratiques, de relocaliser l'agriculture et de vivre de leur métier. Car c'est bien une meilleure valorisation de leur production qui leur permettra d'engager les changements techniques sur leur fermes.

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