Home > Actualités > Refusons l’élevage intensif dans les Monts du Lyonnais !
Partager sur :
ELEVAGE
07.11.2019

Refusons l’élevage intensif dans les Monts du Lyonnais !

07.11.2019 -
Des projets de poulaillers industriels se développent dans les Monts du Lyonnais, à Longessaigne et Chambost Longessaigne, incompatibles avec l'agriculture locale tournée vers la qualité et la proximité. La résistance s'organise.


 

 

A CHAMBOST-LONGESSAIGNE, commune d'environ 1 000 habitants dans les Monts du Lyonnais, la société Roland VIGNON, exploitant déjà un poulailler industriel de 25 000 volailles (poulets de chair) va étendre son élevage à 69 000 volailles. Un deuxième bâtiment d'élevage industriel est programmé.

Il y aura 7 rotations prévues chaque année, soit 483 000 poulets engraissés par an. Chaque rotation comprend 69 000 animaux entassés sur 3 200 m2 de hangar, soit 21 poulets au m2 (une feuille de papier A4 par poulet).

A LONGESSAIGNE, commune voisine, un autre poulailler de 1 700m² est prévu, dans les même conditions d'élevage.

L'industrialisation de l'agriculture s'accentue dans le Rhône : un poulailler de 12 000 poules pondeuses bio à St Jean la bussieres, des élevages laitiers trop gros pour que les vaches puissent sortir en pâture qui augmentent à vitesse grand V....

 

Témoignage

"Un poulailler industriel incompatible avec l'agriculture paysanne majoritairement pratiquée dans le coin"


 


Joël et Simone MARJOLLET sont paysans à Longessaigne, dans les Monts du Lyonnais. Un
projet de poulailler industriel limitrophe met en péril leur ferme et sa transmission.



"On entend souvent dire qu'il existe plusieurs agricultures sur le territoire : conventionnelle, paysanne, biologique, en vente directe, filière longue etc… et qu'elles ont toutes leur place, qu'elles peuvent toutes coexister ensemble et faire vivre le milieu. Oui mais ! Quand deux systèmes tout à fait opposés sont appelés à cohabiter sur le long terme : Comment fait-on? Comment envisager l'avenir ?

 


"Aujourd'hui, on a un porteur de projet pour la reprise de notre exploitation mais avec ce potentiel poulailler à coté, il est de plus en plus réticent."

Simone et Joël Marjollet, éleveurs de vaches laitières
 



Voilà la problématique qui nous incombe aujourd'hui, à savoir le projet d'implantation d'un poulailler industriel par notre voisin à 200 mètres de notre ferme et limitrophe à nos parcelles. Une « usine à poulets» (bâtiment de 1 700 m² où seront élevés 158 000 poulets à l'année en 35 à 56 jours) à côté d'une ferme en agriculture biologique transformant du lait cru, avec pour désir de transmettre la production élevage prochainement. A la connaissance de ce projet, plusieurs questions nous sont venues instantanément :

  •  Comment garder le label AB à proximité d'une unité qui emploie des intrants chimiques à tout va : alimentation, soins aux animaux, désinfection des bâtiments, dératisation, etc...
  •  Comment continuer à transformer du lait cru avec une concentration si importante de volailles sans risque de contamination par la salmonelle ?
  •  Comment proposer à quelqu'un de s'installer dans la durée sur une ferme ayant une épée de Damoclès sur la tête?


Ces trois principales questions nous ont dès lors poussés à nous opposer au projet (qui est encore réellement qu'au stade de projet, le permis de construire n'a pas encore été déposé). Un collectif de voisins s'est constitué, dénonçant les nuisances occasionnées par ce type d'élevage : odeur, émanation d'ammoniac et de particules fines, bruit des ventilateurs en continu, baisse de la valeur des biens immobiliers proches,trafic routier amplifié etc…

Mais si nous nous opposons au projet, c'est aussi pour nous un combat politique afin de contrer ces nuisances sur le long terme : impact sur l'environnement (eau, air, sol), impact sur le climat avec l'émanation de gaz toxiques (NH3 et H2S), structure énergivore (transport, chauffage, ventilation…), « malbouffe » produite créant des problèmes de santé et d'antibiorésistance, coût économique de cette industrie pour la société (santé, dépollution…), risques encourus par l'éleveur et ses proche etc… Énormément d'effets négatifs pour une rémunération minime de l'éleveur mais avec des gains maximums pour l'industriel. Tous les critères économiques, sociaux, environnementaux indispensables pour une viabilité sur le long terme répondant à une demande de la société et à son devenir ne sont pas respectés. Cette incohérence du projet nous permet d'affirmer que cette usine n'a rien à faire dans nos campagnes. Seule l'agriculture au sens propre du terme, à savoir « culture du sol » et son cercle vertueux, peut apporter un bien-être à l'agriculteur et à son entourage en fournissant un produit de qualité et en respectant le bien commun que sont l'eau, l'air et le sol.

Avec le changement climatique, l'agriculture des Monts du Lyonnais va évoluer et ces installations hors-sol, en élevage comme en végétal, risquent d'apparaître à une vitesse grand V. Nos Monts du Lyonnais, poumon vert des agglomérations avoisinantes, vont-ils voir s'implanter des usines dont le seul objectif est de fournir une matière première bon marché à l'industrie agro-alimentaire ?

Il faudra être vigilant et alerter nos politiques car avec le mitage du territoire, ces problématiques risquent de s'intensifier et de causer d'innombrables soucis aux élus et aux paysans soucieux d'un bien vivre ensemble pour les générations présentes et futures."

NOUS CONTACTER Mentions légales Confédération Paysanne du Rhône
58 rue raulin - 69007 LYON - 04 78 38 33 97 - 69[at]confederationpaysanne.fr